L’histoire sourde en quelques dates (suite)
Malgré les restrictions, les malentendants et sourds continuent d’utiliser des signes afin de communiquer entre eux.
A partir des années 1970 (1975-2005), le « réveil sourd » apparaît : il y a une volonté de se battre pour la reconnaissance de cette langue.
Elle resurgit petit à petit grâce à l’attention portée par certains chercheurs. Par exemple, William Stokoe l’étudie comme langue à part entière sous un angle scientifique.
En 1977, l’ANFIDA (Association Nationale Française d’Interprètes pour Déficients Auditifs) est créée par Christiane Fournier. En 1980, le premier examen d’interprète a lieu, le “Capacité Communicationnelle” du premier degré. Le métier d’interprète en LSF est mieux reconnu et
s’exerce après l’obtention de ce diplôme.
Au-delà du monde universitaire, les écrivains et cinéastes s’y intéressent également, avec le succès du « Pays des Sourds » de Nicolas Philibert en 1992.
Dans les années 1990, la langue des signes est plus accessible. La communauté sourde acquiert une grande visibilité.
En 1991, la loi Fabius reconnait le droit de la langue des signes à être enseignée, ce qui favorise un nouveau départ pour le bilinguisme.
Enfin, c’est dans les années 2000 que la langue des signes est reconnue en tant que langue à part entière en vertu de la loi n°2005-102 du 11 février 2005.
Après 25 ans de combats menés par l’association Deux langues pour une éducation (souvent abrégée en 2LPE) et 100 ans d’interdiction, ses usagers ne sont plus privés de leur liberté d’expression, une victoire pour les partisans du « réveil sourd » !
Cependant, la langue des signes n’est pas universelle. Chaque pays a son modèle, comme la langue des signes française, anglaise, américaine, allemande …
Source Image: Le Pays des sourds-documentaire (1993) – Sens critique: https://www.senscritique.com/film/Le_Pays_des_sourds/451632